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Arte initie des Palestiniens à la réalisation d'un documentaire sur leur vie quotidienne
LE MONDE | 08.02.05 | 13h59
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Présente en Cisjordanie, grâce à un centre culturel, la chaîne franco-allemande proposera en 2006 des "Chroniques palestiniennes", un film collectif écrit par des jeunes.

Ramallah (Cisjordanie) de notre envoyé spécial

Le contraste est saisissant. A quelques rues de la Mouqata'a, ex-quartier général de Yasser Arafat aujourd'hui entièrement en ruine, se dresse l'immeuble flambant neuf du centre culturel franco-allemand construit à l'initiative du consulat général de France à Jérusalem et du Goethe Institute.

Bâti par des architectes de Bethléem et inauguré en juin 2004 par le ministre palestinien de la culture, cet édifice de quatre étages est devenu un des lieux de rencontre des habitants de Ramallah. Ils peuvent y apprendre le français et l'allemand, écouter toutes sortes de musiques, emprunter des livres ou visionner des films. L'endroit est lumineux, fonctionnel et accueillant.

Chacun y oublie le quotidien de la guerre, de l'Intifada et de la misère. C'est un autre monde avec sa cafétéria, sa médiathèque, son espace multimédia et sa "salle Arte" où sont projetés des fictions et des documentaires coproduits par la chaîne franco-allemande, partenaire important du centre.

"Ce lieu est un espace pour nourrir les curiosités, les appétits de connaissance, échanger, se parler et se découvrir semblables et différents", écrit Jérôme Clément, président d'Arte France, dans la brochure de présentation.

Lors de sa visite du centre, le 25 janvier, il a renouvelé les engagements de la chaîne vis-à-vis de celui-ci, en soulignant qu'ils étaient "à long terme". "Ce soutien est une évidence pour Arte, qui a coproduit et diffusé les œuvres de cinéastes palestiniens comme Elia Suleiman, Rachid Masharawi, et, plus généralement, de nombreux films concernant le Proche-Orient", a-t-il indiqué.

Depuis le 20 janvier, c'est précisément dans la "salle Arte" que se réunissent, chaque jour de la semaine, onze jeunes Palestiniens - dont quatre femmes - issus de Bethléem, de Jérusalem et d'un camp de réfugiés près de Ramallah.

Agés de 24 ans en moyenne, étudiants en cinéma ou vivant de petits boulots, ils préparent dans un atelier animé par deux professionnels du cinéma français, Catherine Zins et André Van In, leurs Chroniques palestiniennes, qui, en 2006, devraient faire l'objet d'un documentaire de 90 minutes diffusé sur Arte.

PARI ARTISTIQUE ET POLITIQUE

L'idée de ce film collectif est due à Thierry Garrel, directeur de l'unité documentaire d'Arte France. Il s'est inspiré d'une expérience analogue menée il y a quelques années en Afrique du Sud par les Ateliers Varan, structure associative dont l'un des objectifs est la formation des cinéastes du tiers-monde.

Pour mener à bien ce projet, il a réuni un producteur français (Archipel 33) et un producteur palestinien (Dar Films). Au cours de deux sessions de quinze jours chacune qui s'étendront jusqu'en avril, les stagiaires sélectionnés devront peaufiner leur scénario et apprendre les rudiments de la mise en scène, sous la conduite des deux cinéastes français.

Les sujets retenus, qui varieront de cinq à quinze minutes, seront ensuite mis en production. Pour l'instant, le projet bénéficie d'un budget de 70 000 euros, dont 40 000 sont apportés par Arte, 18 000 par Archipel 33 et 12 000 par Dar Films.

"Pour cette production, j'ai sélectionné moi-même de jeunes Palestiniens, venus de différents horizons, qui n'avaient pas tous des connaissances dans la réalisation de film", explique le producteur palestinien Raed Andoni, qui cofinance avec des chaînes étrangères de nombreux documentaires sur son pays. On lui doit notamment Live from Palestine, réalisé par Rachid Masharawi et diffusé par Arte. "A travers leur propre trajectoire, ils pourront montrer la société palestinienne telle qu'ils la vivent, car l'histoire du peuple palestinien ne se résume pas à un cas politique ou à une histoire guerrière, même si nous vivons des temps très durs sous occupation", ajoute-t-il.

"C'est un pari artistique et politique, confirme Denis Freyd, président d'Archipel 33. Ce projet va permettre de donner le goût de la réalisation à de jeunes Palestiniens en les libérant de toutes les idées préconçues et des attentes d'une chaîne occidentale."

Ainsi, les deux producteurs ont insisté auprès des stagiaires pour qu'ils travaillent sur les différents aspects de la société palestinienne et qu'ils évitent de se focaliser sur le conflit avec Israël. "Bien sûr, nous n'ignorons pas le contexte, mais il ne doit pas être entièrement au centre des préoccupations", confirme Catherine Zins, qui ne veut pas se contenter de "ramasser les copies".

Elle attend avec gourmandise les discussions qui risquent d'être âpres au cours des prochains ateliers où chaque stagiaire sera appelé à critiquer le projet des autres. "Nous prenons le temps de réfléchir ensemble et de faire émerger le cinéma documentaire par opposition au reportage, explique la réalisatrice. Tout est ouvert et chaque projet doit trouver sa propre voie sans formatage."

Le 25 janvier, Thierry Garrel est venu à Ramallah pour rappeler aux stagiaires quelques règles fondamentales du documentaire. "Si l'information globalise, chaque documentaire est un point de vue qui permet la diversité des opinions, surtout en Palestine, leur a-t-il dit. Face à la globalisation et au libéralisme, il est donc important de réinventer des espaces."

Le message sera-t-il reçu ? Ce documentaire peut-il contribuer à la paix ? "Je le souhaite, indique Yahia Yakhlef, ministre palestinien de la culture, mais le travail sur la culture et la société palestiniennes en pleine occupation israélienne reste difficile."

De son côté, Raed Andoni est plus catégorique : "Si les images peuvent contribuer à la paix, pourquoi pas !" "Mais, précise-t-il, je ne produis pas des films pour faire la paix, mais parce que j'aime le cinéma."

Daniel Psenny

 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 09.02.05







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